En 1886, lorsque Le Bastard passa commande d'une faculté, Martenot demanda aux professeurs de préciser leurs besoins. Les professeurs avertirent : " L'auteur de cet avant-projet ne devra pas perdre de vue qu'une faculté des sciences est un atelier des sciences et non pas un monument, que tout doit y être subordonné au service, et que les divers services, tout en étant coordonnés ensemble, doivent être indépendants les uns des autres ". Martenot présenta le projet à l'exposition universelle mais ne vit pas la fin du chantier. Sur le quai Dujardin, on déchargea les moellons de Pont-Réan, la pierre de Caen, le chêne de Hongrie. Descartes, Ampère, Lavoisier et quelques autres éminences, figés dans la pierre, veillèrent au bon déroulement du chantier. Le bâtiment qu'on ne désirait pas monument en imposa cependant, sans jamais présenter les qualités fonctionnelles attendues par le corps enseignant. Mais il survécut et, plus d'un siècle plus tard, ses quinze travées de fenêtres jettent encore leurs reflets dans la rivière.
La fac dentaire, un nom qui sent le mercure et la silice. Au rez-de-chaussée, la fraise continue de turbiner. Mais aux 1er et 2ème étages, les paillasses sont vacantes. Restent les vestiges d'un lieu où l'on a cherché, étudié, expérimenté. Affectionnant les espaces délaissés, l'Université Foraine imaginée par Patrick Bouchain s'y est installée provisoirement et le parquet a de nouveau craqué.